N.D de la Rouvière « Cultures » 
Un souffle coopératif au village

Lucie (1916-2010) en 2009

lucie

«Lucie, après moi le déluge» : Impressions.
Documentaire de Sophie Loridon sur sa cousine éloignée (Ardèche - réalisation 2019)


La projection
En plein-air le soir vers 22h sous la salle du Merlet. Tout au plus 8 personnes de Notre-Dame et 3 de Valleraugue, mais un public choisi qui apprécie de revoir ce qu'était la vie rurale, pas si lointaine, celle des années trente à aujourd'hui... La projection est suivie d'un échange avec la réalisatrice présente.
Un manque peut-être, pour en savoir plus : l'épilogue pourrait résumer brièvement la biographie de Lucie dans son temps, comment elle a pu réussir à maintenir son activité paysanne jusqu'à la fin, les épisodes marquants, l'apparition de la modernité. Un sous-titrage serait bienvenu aussi à certains moments pour mieux saisir des paroles prises sur le vif, parfois difficiles à entendre.

Au plus près du ressenti d'une paysanne
Toute sa vie elle a vécu dans la maison familiale, là où elle est née. Le temps s'écoule avec la répétition des mêmes gestes
- 2 sœurs très attachées l'une à l'autre, restées célibataires ("le destin le voulait ainsi"),
- richesse des documents photos films
- la ponctuation du récit par Lucie de tirades poétiques mémorisées depuis son certificat d'études
- expérience douloureuse d'avoir été cambriolée, stoïque, elle reste seule avec ses souvenirs dans sa maison, mais heureusement a bénéficié pendant ses dernières années de la sollicitude de voisins qui lui rendaient visite régulièrement et lui rendaient de menus services
- la vie paysanne sans relâche chargée d'une grande ferme avec le soin d'un troupeau laitier de 10 vaches, quelques chèvres, des pâtures et des champs, et toutes les besognes ménagères
- l'entraide saisonnière avec ses voisins à l'occasion des activités collectives, faucher les herbages, moissonner et le battre le blé, tuer et préparer le cochon...
- parfaite conscience d'une vie consacrée au travail, avec des journées harassantes qu'un homme n'aurait pas faites
- longtemps sans eau courante ni électricité, ne peut même comprendre l'utilité du confort apporté par la modernité : "une salle de bain !"
- une ferme isolée dans la commune de Saint-Jeure-d'Andaure
- absence de curiosité et peut-être aussi une critique sur l'oisiveté, sur les loisirs, les vacances, les voyages (hormis la petite ville proche)
- la foi tranquille, avec des sentences affichées dans des petits cadres, qui ne peut concevoir que certains n'ont pas de religion
- Lucie sourit avec retenue, sans exubérance, et raconte, mais la “souvenance” parfois douloureuse lui fait venir les larmes; notamment l'évocation, jeune fille, de rencontres masculines qui n'ont pu se concrétiser

Ardèche Cévenne

la transmission
- elle se prête avec beaucoup de patience -complaisance- aux questions incongrues (notamment des enfants venus lui rendre visite)


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