Energie et gaz de schistes : solidarité et responsabilité citoyenne
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MichLang, le 15/07/2011
les débats qui ont cours depuis le début de l'année sur le gaz de schiste, comme sur les conséquences de la catastrophe nucléaire et du tsunami japonais, ont le mérite de secouer les consciences et de faire émerger à nouveau deux questions de société fondamentales, celui du choix énergétique et celui de la procédure démocratique en France.
Le premier touche notre niveau de vie actuel, énergivore, consommateur de ressources non renouvelables, qui repousse sans cesse les limites de la rareté, et induit une compétition effreinée sur les marchés. La diversification énergétique est une évidence dans la mesure où l'on ne suit pas la seule logique économique libérale, la rentabilité, celle de retenir en priorité l'énergie la moins coûteuse (pour autant que la vérité et la transparence des coûts fassent consensus). Mis elle induit nécessairement un surcoût, surcoût ou prix insupportable pour les moins favorisés dans le système actuel.
Un choix éclairé suppose d'abord une information indépendante et partagée. Il exige de pouvoir comparer, et donc de recalculer le coût global de chacune des filières. Réévaluer les ressources “communes” consommées gratuitement (ou presque) dans les activités économiques (comme l'eau ou l'air), prendre en compte le recyclage, le stockage ou l'élimination des déchêts, les impacts externes écologiques, sanitaires, sociaux des activités, supportés par la collectivité et non par les acteurs économiques. De mettre à plat les subventions et de les redistribuer selon les priorités énergétiques à définir.
Le second interpelle quant à la prise de décision dans notre système représentatif, où la domination des lobbies et des experts est la règle, où le marché dicte inexorablement l'avenir au politique et aux gouvernants. Le citoyen d'aujourd'hui peut certes trouver à s'exprimer, à faire monter sa voix au plus haut niveau (généralement par la représentation d'associations ayant pignon sur rue), mais sans qu'on lui reconnaisse une quelconque légitimité. Ce qui est quand même le comble, et la preuve d'une défaillance de la démocratie...
•- Quelques informations à retenir pour notre région (source: Solidarité gaz de schiste, Blog du groupe de soutien et d'information Valleraugue-Aigoual,
http://gazdeschiste.valleraugue-aigoual.over-blog.fr )
Quatre communes de la communauté de communes de l'Aigoual, Lanuéjols, Revens, Trèves et Causse Bégon, sont touchées par "le permis d'exploration de Nant". Les oppositions :
- le 1er mars 2011 : le Conseil municipal de Notre Dame de la Rouvière demande un moratoire et l'annulation de la révision du code minier (relevé de délibération du du 1er mars 2011)
- le 5 mars 2011 : le Conseil de la communauté de communes de l'Aigoual s'oppose, à l'unanimité, à toute prospection et extraction du gaz de schistes sur l'ensemble du territoire. Sont représentées 6 communes du canton de Trèves, Trèves, Lanuéjols, Dourbies, Revens, Causse-Bégon, Saint-Sauveur-Camprieu, et 3 communes du canton de Valleraugue, Valleraugue, Notre-Dame de la Rouvière, Saint-André de Majencoules
- le 10 mars 2011 : le Conseil municipal de Valleraugue s'oppose à toute prospection et extraction sur l'ensemble du territoire