La lenteur du net
C'est un privilège à la campagne de bénéficier d'une liaison internet cahotique et souvent poussive le soir, avant que la fatigue de la journée ne se fasse sentir, et le week-end quand les esprits plus dispos pianotent devant leur petit écran.
Pour le modeste “metteur en web”, elle contraint à la sobriété graphique pour ne pas alourdir inconsidérément le chargement des pages, à contrario des sites où l'excès d'informations disparates et la surenchère visuelle, souvent de mauvais goût, fait ployer la machine au point de figer l'écran plusieurs minutes.
On peut évidemment pester contre une connection d'un très faible (haut) débit, “qui rame”, mais notre chance est de nous résoudre à la patience, d'inventer à son propos des astuces de navigation pour éviter les allers retours permanents et surtout de mettre à profit cette contrainte pour chercher et consulter sereinement les informations les plus pertinentes, se donner ainsi le temps de la tranquilité et de la réflexion.
Le haut (bas) débit -aléa bien inattendu du progrès technologique- serait-il le dernier rempart du monde rural contre l'invasion progressive du stress et de l'impatience ? (
MichLang, 16/02/2011)